Les économies africaines à l’épreuve de la crise sanitaire du Covid-19

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Les économies africaines à l’épreuve de la crise sanitaire du Covid-19

15

mai 2020

Les économies africaines à l’épreuve de la crise sanitaire du Covid-19

La planète entière est secouée par une crise sanitaire sans précédent. Une situation très difficile que nous n’avons pas vu venir. Cette crise sanitaire met en évidence les limites de l’homme et nous fait prendre conscience que nous nous sommes entourés de beaucoup d’activités non essentielles à la vie.

Pour limiter l’impact du Covid-19 sur l’économie des pays africains, des solutions de financement du Covid 19 sont en cours qui sont à notre sens de très bonnes initiatives. A notre avis, Il faut séparer le besoin immédiat de liquidité pour faire face aux dépenses engendrées par le Covid-19 dans nos Etats et la relance de nos économies qui selon nous doit se faire conformément à un plan de relance bien structuré pour avoir un impact réel.

Dans le premier cas, des moratoires peuvent être envisagés pour certains pays et de nouveaux financements dans le cadre d’une procédure accélérée pour d’autres pays. Ces deux options permettraient d’apporter une réponse immédiate et efficace à ce choc selon la situation des pays. Pour la relance économique, l’annulation de la dette peut être envisagée, mais sans exclure aussi la possibilité de relancer l’économie par de nouveaux financements selon le choix des pays. Nous ajouterons qu’il y a eu des efforts considérables en matière de gestion budgétaire dans nos pays. Mais il faut continuer à repenser nos économies après la crise du Covid-19.

Comme vous le savez il y a eu des annulations de dettes dans le passé et récemment avec l’initiative PPTE dans certains pays et juste après, un recours important à l’endettement. Je ne dis pas que la dette est une mauvaise chose, pas du tout mais il faut avoir à l’esprit que la seule grande valeur ajoutée qu’elle apporte c’est une contrainte forte et de longue durée sur les dirigeants qui l’utilisent et surtout quand elle est injectée dans des projets sociaux qui sont nécessaires dans nos Etats. C’est pourquoi nos Etats doivent continuer à améliorer le recouvrement des recettes fiscales en encourageant et en investissant dans la transformation numérique pour améliorer la traçabilité de l’information financière, en y intégrant plus fortement le système bancaire. Il faudra aussi investir dans la cybersécurité pour se protéger contre les attaques. Il faut transformer les matières premières. Cette solution permettra d’augmenter de façon considérable les recettes des Etats à travers des dividendes et autres revenus qu’ils pourront réinvestir dans les projets sociaux (santé, éducation, logement,) mais surtout elle permettra de créer de nombreux emplois pour résorber durablement le problème du chômage.

Nous savons que lorsqu’une société est créée, elle travaille avec des fournisseurs, des sous-traitants, des clients. Cette société embauche pour produire et du fait de l’augmentation des commandes qu’elles engendrent dans le secteur et chez ses partenaires, ceux-ci vont également embaucher. Il faut sérieusement y réfléchir et je pense que cette solution en plus des initiatives entrepreneuriales lancées récemment dans les pays africains permettra de régler durablement le problème du chômage.

Pour revenir aux entreprises du secteur privé, beaucoup de dirigeants se demandent s’il y a un niveau optimal de trésorerie dont doit disposer leur entreprise pour être à l’abri dans cet environnement de plus en plus incertain.
Tout dépend du secteur d’activité de l’entreprise et de ses propres besoins. Avoir 3 à 6 mois de trésorerie disponible serait suffisant. Au-delà, il faut donner les fonds aux actionnaires pour qu’ils en redonnent aux entreprises dans les conjonctures difficiles. Il faut savoir qu’une trésorerie très importante au sein d’une entreprise peut traduire l’incapacité des dirigeants à identifier des projets intéressants où l’on peut espérer un taux de rentabilités supérieur au coût du capital. C’est pourquoi pour une société cotée, cette opération de transferts des avoirs aux actionnaires doit être étudiée préalablement parce qu’elle peut constituer un signal positif ou négatif sur les marchés financiers. Enfin, avec une trésorerie très importante, la société n’est pas à l’abri de comportement désagréable de la part de certains gestionnaires.

La crise est certes pas encore terminée mais quelle leçon pouvons-nous retenir à ce jour. Il faut des industries nationales pour les biens vitaux. Il faut équiper les hôpitaux et créer au moins dans chaque capitale africaine, un hôpital ultramoderne où l’on peut soigner toutes les pathologies pour éviter de transférer les malades hors des pays, quand nous savons que cette possibilité n’est offerte qu’aux décideurs et riches du continent. Des partenariats publics et privés peuvent être envisagés ou des actions publiques tout simplement. Il faut accroître considérablement le financement de la recherche scientifique et créer des conventions doctorales tripartites université, entreprise et laboratoire.

Source :BridgAfricA.

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